Du 22 mai au 21 juillet, une concertation préalable sur la décarbonation de l’industrie
En France, l’industrie représente 19 % des émissions de gaz à effet de serre. La réduction des émissions de ce secteur est une priorité. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, de nombreux projets ont été lancés.
Un projet de ciment décarboné à Lumbres
À Lumbres, la cimenterie EQIOM a engagé un vaste projet de décarbonation de la fabrication de ciment, matériau qui représente au total 2 % des émissions françaises de CO2. La cimenterie EQIOM est la dernière située dans les Hauts-de-France et approvisionne un vaste territoire, allant de Dunkerque à Paris, avec une capacité de production de 800 000 tonnes de ciment par an. Elle génère de ce fait plus de 400 emplois directs et indirects. Le programme K6 est un projet en deux phases, la première Phase, ayant fait l’objet d’une concertation en 2022, prévoit l’installation d’un nouveau four plus performant et moins énergivore, qui viendrait remplacer les fours existants sur le site de Lumbres. La Phase 2 du Programme K6 prévoie ainsi l’installation d’une unité de captage et d’un réseau de canalisation de transport d’oxygène, nécessaire au fonctionnement de l’unité. Objectif : capter le CO2 directement à la sortie des cheminées pour éviter son rejet dans l’atmosphère.
Le Programme K6 permettrait à la cimenterie de Lumbres de réduire de 91 % ses émissions de CO2 et de pérenniser l’attractivité économique du territoire. Ce projet, estimé à 150 millions d’euros, est soutenu par l’Union européenne à travers le Fonds européen pour l’innovation.
Cap décarbonation : une démarche industrielle inédite
La Phase 2 du Programme K6 est liée à deux autres projets. Le premier est le projet CalCC pour la transformation de l’usine de chaux à Réty. L’objectif est le même qu’à Lumbres : capturer les émissions de CO2, mais cette fois celles qui viennent de la fabrication de la chaux.
Le second projet lié à la phase 2 du Programme K6 est le projet D’Artagnan. Il permettrait de transporter le dioxyde de carbone capté sur les usines de Lumbres et de Réty jusqu’au Terminal CO2 du projet D’Artagnan qui serait implanté à l’avant-port Ouest du GPMD, proche du Terminal méthanier de Dunkerque.
L’étape finale est la séquestration. Le CO2 capté serait enfin expédié par bateaux vers des sites de séquestration en Mer du Nord. Le CO2 serait injecté grâce à des puits dans des aquifères salins profonds, sous le plancher océanique. Ces sites de séquestration empêchent le CO2 d’être rejeté dans l’atmosphère et donc de participer au changement climatique.
La concertation préalable
Les 3 projets de Cap décarbonation font l’objet d’une concertation préalable du 22 mai au 21 juillet 2023 dans 55 communes situées dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais.
Cette concertation préalable, sous l’égide de deux garants de la CNDP, a pour objectifs de permettre au public d'être informé et de participer au développement de ces projets qui proposent des solutions pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et ainsi fabriquer des produits décarbonés.
Plusieurs rencontres publiques sont organisées sur le territoire de la CCPL :
- Rencontre de proximité au centre commercial E. Leclerc à Lumbres le 16 juin 2023 de 10h à 14h ;
- Réunion publique dédiée au à la Phase 2 du Programme K6 le 19 juin 2023 à 18H à Lumbres (salle Michel Berger) ;
- Réunion publique avec les salariés et les prestataires d’EQIOM le 5 juillet 2023 à 14h à Lumbres (salle Léo Lagrange).
D’autres réunions sont prévues dans les communes concernées par les projets.
Toutes les informations sur le projet et sur la concertation sont disponibles sur www.cap-decarbonation.fr.
La démarche Cap décarbonation en quelques chiffres
- 5 maîtres d’ouvrages
- 3 projets complémentaires
- 1.5 millions de tonne de CO2 capté à l’horizon 2028
- Investissement global de l’ordre de 530 millions d’euros